les week-end, oprah les passait le plus généralement à la confiserie de ses grands-parents. elle avait bien parfois des activités plus passionnantes qui l’auraient attendue (comme des recherches sur les forces du mal, ou encore passer des soirées à ressasser tous les ragots de l’école), mais elle n’était jamais aussi bien qu’ici
entre les confiseries.
(un immense bonbon entre tous)
elle était chez elle ; elle ne savait plus vivre sans masque alors, nécessairement, elle le portait ici également, mais elle n’étouffait pas (il faisait juste partie d’elle, c’est tout).
elle n’était pas une menteuse (comédienne), ici ; juste un kaléidoscope.
(et puis elle n’était jamais aussi bien qu’auprès de ceux qu’elle aime)
elle avait fini tôt dans l’après-midi ce jour-là, et elle avait eu envie de faire une surprise à ses grands-parents ; ils avaient été ravis de la voir arriver plus tôt que prévu (dans le monde des moldus -leur monde).
(elle ne savait parfois pas bien où elle était, sa place à elle-
mais y avait-elle déjà pensé ?)
trop obnubilée.
elle devait être heureuse cet après-midi, parce qu’elle était entourée de ceux qu’elle aimait, parce qu’elle pouvait (un peu) être insouciante.
parce qu’elle était entourée de sucreries aux milles couleurs et délices, et qu’elle était un énième bonbon, une jolie vendeuse à l’odeur sucrée. c’était mieux d’être enfantine et insouciante, colorée, dans une boutique pareille. elle n’en était pourtant pas fan, mais les gamins, eux, l’adoraient. “Bonjour !” Ce n’était pas des gamins qui entraient dans la boutique ; elle connaissait très bien cette voix.
Magnus.
elle pivota gracilement sur elle-même et se pencha de derrière un rayon ; ses cheveux étaient habilement coiffés en une couronne de tresses pour ne jamais la déranger dans ses mouvements -ou finir dans les étalages. Un sourire était né juste à entendre le timbre de sa voix -comme avec sa mère ou ses grands-parents, ça lui venait tout seul. mais il était un peu sa famille, magnus, aussi. elle le connaissait depuis tellement longtemps (pratiquement depuis sa cassure) qu’elle avait l’impression de tout savoir de lui
(évidemment, c’était faux ; chacun gardait son gardien secret
même lui).
elle pouvait néanmoins se targuer être de ceux qui le connaissait le mieux.
“magnus !”
elle ne l’avait pas vu depuis deux semaines ; elle n’avait pas pu rentrer le week-end précédent. ça lui faisait tellement plaisir ! sans doute parce que lui, elle l’aimait vraiment
(pas comme ses amis en tocs, interchangeables, qui pensaient l’aimer en n’appréciant qu’une coquille vide)
(parfois, elle ne pensait n’avoir qu’icare et magnus comme véritables amis ; puis d’autres visages s’imposaient, aléatoirement. elle n’était pas toujours très sûre d’elle, contrairement à ce qu’elle voulait croire)
“heya ! comment tu vas ?”
elle sortait de derrière un étalage de réglisses, le sourire aux lèvres et le regard lumineux ; il lui avait manqué, en fait. “quoi de neuf depuis deux semaines ?” elle le savait sans doute très bien, puisqu’elle avait un téléphone portable, lui aussi, qu’ils avaient le numéro de l’autre et communiquaient, disons, régulièrement. ce qui était important, en théorie, elle le savait. “eet j’ai entendu de la monnaie dans ta poche, non ?” elle avait une ouïe d’enfer pour ça. surtout entre ces murs, en fait. “que veux-tu aujourd’hui ?” elle lui fit un clin d’oeil, quelque peu excitée de revoir son ami
(son frère, presque -ce qu’il lui manquait, un peu)