Si elle avait essayé d’être honnête, ç’aurait sans doute été plus aisé.
Mais oprah n’était honnête qu’un jour sur deux, obstinée un jour sur deux, et d’une si mauvaise foi par-dessus le marché !
(une vraie enfant)
Or, ce jour précis, elle n’était pas honnête, elle était obstinée, et d’une mauvaise foi à l’excès. Gamine casse-pied aux idées fixes qui devait apprécier tout particulièrement les murs. peut-être qu’elle pensait réellement avoir une chance aujourd’hui ; qu’elle s’en convainquait
(comme elle se convainquait de beaucoup de choses
Se redessinait)
Oprah gagnerait aujourd’hui, elle en avait décidé ainsi, et qu’importe son expérience abondante en la matière -et qui démontrait le contraire- : elle allait le battre. (en duel, quelle naïve) il était un objectif à atteindre, et parfois un objet de frustration ; une figure amicale -réellement-, et parfois une cible. Elle était changeante et il en était une parfaite illustration.
Oprah, elle ne savait peut-être juste pas faire les choses simplement.
le rendez-vous était donné, et d'un pied affirmé elle s'était avancée vers un énième échec -c’était tout attendu après tout- avec la conviction que, cette fois, elle allait y arriver. Comme à son habitude, elle était arrivée en avance et observa autour d’elle avec un petit air supérieur, gonflée d’une certitude et d’une arrogance qui n’avaient pas lieu d’être. La pièce était bien rangée, les tableaux prêts à remplir leurs fonctions. Elle ne savait pas bien par quel miracle personne n'était dans le coin en cette belle après-midi (les gens avaient sans doute autre chose à faire ?), mais qu'importe. elle aurait voulu un plus grand public (pour quoi ?), sans doute. histoire de briller un peu plus ? (de sa chute) Quand il la rejoignit, elle lança un regard à sa montre et plissa légèrement le nez, dans une espèce de victoire insignifiante “tu as une minute de retard.” Excessive, peut-être ? pourtant son regard brillait
et sans doute d’un peu plus d’espièglerie.
“cette fois ! ” elle le pointa du doigt dans (un manque de respect fabuleux) une posture dramatique (s’imaginait au théâtre). “cette fois, je vais te battre ! ” elle devait pas se lasser d’avoir l’air bête
Parce qu’elle le disait à chaque fois
Et perdait quand même… à chaque fois.

aucune pitié. elle n'était pas là pour ça ! elle était là pour gagner. (enfin) elle avait même des idées de sortilèges et s'était entraînée à quelques contre-sortilèges -tout ça de façon tout à fait adaptée à cet adversaire.
(une toute petite fixette, peut-être)
“J'ai hâte de voir ça. N'oublie pas de te protéger, hein. Je n'ai pas envie de te porter jusqu'à l'infirmerie.”
tss tss. petit impertinent ! elle était pas en sucre (bien frêle cavalière ferait-elle) c'est pas lui qui l’abîmerait.
en fait. elle avait trop de répliques possibles et imaginables -un monde de possibilités infinies qui s'ouvrait à elle ((quoique ça ferait sans doute un peu trop out of character pour certaines))- mais se contenta de ramener sa chevelure en arrière d'un geste désinvolte. “hmpf.”
(c'était pathétique)
ils entrèrent promptement dans la salle de duel ; se plièrent aux règles de politesse qu'elle ne connaissait que trop bien (mais, hé, il se pliait toujours très bien aux règles
et elle donnait l'impression d'en faire autant)
elle était prête, tendue, prête à frapper -et elle écarquilla les yeux devant (sa courtoisie ?) son idiotie. “Honneur aux dames.” oh elle ne se priverait pas. un sourire (ravi) poli fleurit sur ses lèvres et elle inclina légèrement la tête dans cette habitude qu'elle avait pour saluer les gens (ils disaient que c'était mignon)(elle aime bien être mignonne).
“quel gentleman.”
oh non, elle n'allait pas se faire prier.
“Impedimenta !”
le maléfice d'entrave eût effectivement été une merveilleuse idée (sonner son adversaire le plus rapidement possible était avantageux face à telle énergumène)
s'il avait marché...
(au pire, elle avait pleins de jolis pansements dans son sac)(et puis elle avait toujours une petite chance- non ?)

elle avait honte, un peu, dans un petit coin de sa tête (le reste était trop occupé pour ça). elle avait essayé tellement de combinaisons possibles -elle ne savait plus bien comment attaquer
(avait-il des failles ??)
elle avait fini par connaître ses gestes par cœur, tant cette danse était répétitive (et ridicule). c'était frustrant ; perdre était frustrant, et cette attitude était frustrante -non, les leurs à tous les deux. elle détestait s'emporter, et lui restait calme et-
ahhhh
elle était énervée.
“De deux choses l'une, je ne te conseille pas d'engager un duel avec une entrave. À moins de faire face à un loup-garou, c'est pas vraiment utile. En soi, j'aurais très bien pu l'encaisser. Impedimenta fonctionne contre les cibles en mouvement, mais là... tu m'aurais juste cloué sur place. Et puis, si vraiment tu veux entraver ton adversaire... Locomotor Mortis est plus efficace et moins fréquent. Plus marrant, aussi.”
... est-ce qu'il lui donnait un cours, là ? elle pouvait voir axelle si elle voulait un cours. il s'amusait à froisser son ego ? (non, elle en doutait)
(ce type avait presque une auréole)
(quoique...)
elle aurait bien voulu répliquer mais- well. elle n'en eut absolument pas le temps ; à peine avait-il finit qu'il l'accula (et oui, elle se faisait rouler dessus
dit familièrement...)
alors elle devait se contenter de tenir bon et chercher une faille -avant que lui n'en crée chez elle. “Expelliarmus !” elle dévia l'attaque et- la vérité ?
elle avait complètement paniqué.
oprah se sentait bête. terriblement bête. à cet instant, elle aurait dû se sentir fière, reprendre un peu de sa superbe ; mais il lui faudrait plus d'une seconde pour encaisser qu'elle avait réussi quelque chose de positif par erreur.
surtout devant l'immense sourire qu'il lui offrit.
“Hey, bien joué ! Tu progresses.”
elle dût se mordre la langue pour garder le silence. en vérité, oprah n'était pas totalement nulle en duels ; le vrai problème, c'est qu'elle perdait légèrement les pédales. (et qu'il était quelque chose comme cent fois meilleur qu'elle, aussi) alors avouer une réussite par erreur ?
plutôt mourir (jeune).
elle se racla la gorge et se para d'un petit sourire sceptique -pas tant pour signer sa maladresse qu'elle saurait parfaitement déguiser. “merci.” la politesse, s'il vous plaît. “mais pourrais-tu cesser de me traiter comme une de ces deuxièmes années que tu entraînes ? j'apprécierais.” son regard démontrait bien que son ego avait était quelque peu froissé,
elle qui ne savait pas bien si elle était frustrée ou (un peu) contente.
et puisqu'il le lui avait si gentiment indiqué, pourquoi ne pas essayé un sort marrant, maintenant ?
“Locomotor Mortis !”
(de quoi le prévenir ?)

Flûte alors, le bougre avait des réflexes (il fallait bien qu’un des deux en ait). Oprah avait bien hâte de voir poisson!Erik mais manque de chance (pour elle), il évita le sort de peu. Il sembla à la jeune femme qu’il avait essayé de communiquer avec elle avant son attaque surprise mais
Oh, well. Sans grande importance actuellement.
Mais le vrai problème surgit à l’instant où oprah essuyait sa déception en regardant le visage visiblement soulagé de son aîné ; un cri lui fit relever le regard vers la tête rousse qu’elle ne pouvait voir derrière la carrure du brun, face à elle quelques instants plus tôt. et comme erik l’avait énoncé un peu plus tôt, le garçon se mit à imiter une truite hors de l’eau (oprah avait subitement faim juste à l’imaginer tiens). “Au secours ! Est-ce que je vais être comme ça toute ma vie ?” aah ces gamins à en faire tout un drame…
(non)
“oopsie. ”
bon, en même temps, elle voyait bien ce qu'il veut dire maintenant ; c'était..
fascinant..
(elle était censée s’excuser, et elle en avait bien conscience, mais son attention toute entière était beaucoup trop occupée à observer ses gestes frénétiques et à visualiser toutes les personnes l’ayant un jour cherchée être dans pareille situation)
Heureusement, erik était sensiblement plus responsable. (heureusement) il annula le sort (elle était toujours en prise avec son imagination) et s’enquérait de sa situation ; le mioche n’y fut pas sensible. “Merci, mais j'vais pas laisser passer ça ! J'vais le dire aux profs, vous avez pas le droit de lancer des sorts sur les gens comme ça ! ” Oprah leva un sourcil, puis regarda autour d’elle ; sauf erreur de sa part, il s’agissait encore du club de duel, au cours desquels les sorts avaient la fâcheuse tendance à fuser dans tous les sens.
S’il voulait pas se transformer en saucisson gigoteur, il n’avait qu’à pas venir pour commencer.
(culpabilité ? qu’est-ce donc, est-ce comestible ?)
“Je crois qu'on va avoir des ennuis. ”
Son sourcil se leva tandis qu’elle posa le regard sur lui. Elle hésitait encore à retourner à l’assaut ou à avoir un cœur (ça lui arrivait)(souvent) ; elle finit par pencher pour la seconde option. Au pire elle l’attaquerait autrement après.
Avec ses cheveux par exemple (pourquoi pas après tout, cette longueur pourrait servir à quelque chose…).
Oprah avait toujours une certaine grâce quand elle s’affalait par terre ; et c’était même pas véritablement ironique (elle était juste bizarre). Le cul par terre, elle finit par tourner la tête avec un air désintéressé collé au visage. “Je vois pas pourquoi.” (elle ne s’était toujours pas excusée) “Le règlement intérieur n’interdit absolument pas les duels dans la salle de duel.” Sans doute certaines heures y étaient indiquées, mais il se trouvait également que cette après-midi rentrait dans le cadre. La seule différence ? le club n’était pas censé être ouvert. “Et techniquement, il n’avait pas vraiment le droit d’être là...” lui non plus. Oprah se tapota la lèvre avec son indexe dans un air songeur. “Au pire je leur dis que je t’ai agressé.” Elle se foutait clairement de sa gueule évidemment, un sourire hilare mal dissimulé et le regard brillant ; mais elle n’aurait, en vérité, pas la moindre difficulté à accepter de prendre la punition pour lui, si cela pouvait fonctionner ainsi.
Elle avait l’habitude des punitions. Ça entachait juste son année parfaite de préfète modèle, mais elle pouvait faire avec. Et puis quoi…
C’était marrant.
“Puis sinon on peut s’enfuir très vite. Et le kidnapper.”
Vraiment marrant.

“Tu dois avoir raison.” “Bien sûr. j'ai toujours raison.”
Sa mère lui faisait souvent remarquer que, quand elle était prise en faute, elle avait la mauvaise habitude de jouer sur les mots et amoindrir sa responsabilité -ou la partager. Le pire, c’est qu’elle y arrivait, la plupart du temps.
(Principalement parce qu’elle ne mentait pas)
Le petit billy n’y réchapperait pas (elle allait l’emmener dans sa chute).
Mais erik ne pensait sans doute pas de la même façon ; ou du moins, l’inverse l’étonnerait (très)(méga) fortement. Il était du genre sage, lui, pas vrai ? quelque chose qu’oprah respectait, par ailleurs. Mais ça ne l’empêcherait jamais de faire des conneries.
(surtout quand c’est marrant)
En fait, kidnapper le rouquin pour lui faire croire qu’elle l’utiliserait pour des mythes sataniques était une idée qui commençait à germer dans son esprit. Evidemment, elle n’irait jamais jusque là (c’était pas [encore] une psychopathe), c’était juste rigolo à visualiser. “Je pense pas qu'il faudra en arriver jusque là.” elle sursauta légèrement et se demanda s'il était legilimens (elle allait paniquer) ; puis réalisa qu'elle s'était un peu trop absorbée dans ses pensées, il ne faisait que répondre à sa plaisanterie.
(elle avait eu chaud)
“Pareil pour le kidnapping. Ça ferait tâche sur mon cv. Je suis pas certain qu'ils aient besoin de psychopathes, au ministère.”
Vrai que pour postuler en tant qu’auror, c’eut été handicapant.
(vraiment eu chaud)
Elle se contenta d’un rire ; un auror psychopathe, c’était une image digne d’un film d’horreur, vraiment. (elle aurait donc parfaitement pu trouver ça marrant)(c’était un peu le cas)(un peu) est-ce qu’elle allait lui proposer les mythes sataniques du coup ??
Allez
Juste pour voir sa tête…
(il allait la pister après)(ce serait légèrement handicapant à long terme)
Elle avait bien envie de rire malgré tout, alors elle tourna la tête vers lui, un sourire mutin aux lèvres ; mais aucun son ne lui échappa et elle lui offrit un regard interrogateur. Il semblait vouloir dire quelque chose, et son expression ne lui donnait pas l’impression que ce serait une vanne. (elle allait reporter l’image satanique à plus tard) “Pourquoi tu tiens absolument à me battre, Oprah ?” Oh, il se posait la question maintenant ?
Elle avait bien fait son travail alors, elle l’acculait trop pour qu’il analyse la situation ! (ou elle)(ce qui était une excellente nouvelle sur ce point) “Parce que t’es plus fort que moi.” elle eut un sourire moqueuse devant son expression ; oui, c’était tout bête. Rien de dramatique ou de bien profond sur ce point. “J’aime bien être la première, sauf que tu me rappelles que je le serai jamais.” Mais est-ce que ça avait de l’importance à long terme ? bien sûr que non.
Rien ici n’avait d’importance à long terme, de toute façon. “Et toi, tu continues de répondre parce que tu trouves ça, quoi, marrant ? stimulant ?” puisqu’il voulait causer, elle n’y rechignerait pas (pas tant qu’il ne s'avançait pas sur des terres qu’elle refusait de dévoiler à qui que ce soit). “Je suis pas un très bon adversaire pour ta future carrière d’auror.”
Elle trouvait ces mots très… ironiques.
(s’il savait)

oprah aimait bien être première ; c'était... gratifiant. et peut-être, aussi, qu'elle appréciait regarder les gens de haut, de temps en temps. (un problème d'ego sans doute) ça lui plaisait, et elle donnait parfois suffisamment de sa personne dans cette optique ; mais la première place n'était qu'un divertissement
(toutes ces années n'étaient rien de plus que ça
elle meublait le temps)
mais parfois, elle se rappelait qu'elle n'était pas première -et que de toute façon, ça n'avait absolument aucune importance.
(la vérité, c'est qu'elle aimait beaucoup être première
mais pas à l'école, pas en magie
dans le coeur de ses parents était suffisant)
oh mais ! quels parents ? la dépressive et le mort ?
là n'était pas la question.
“Bah. Je ne vais pas te mentir. Je répondrais pas à chaque fois si ce n'était pas amusant. Ou stimulant, comme tu dis. Mais ça, c'est uniquement parce que tu me donne du fil à retordre dans plein de domaines.” mais bêtement, ça lui faisait plaisir, un peu.
elle aimait bien qu'on lui rappelle combien elle était têtue, prise de tête, obstinée et lourde. chacun ses plaisirs.
oh, et elle aimait bien l'idée de "lui donner du fil à retordre", aussi.
“Alors, quand tu dis que tu seras jamais première, je trouve ça stupide. J'ai été deuxième aussi, même troisième, voire plus. Les premiers me paraissaient beaucoup trop doués, alors qu'en fait...”
pendant un instant, elle le dévisagea. elle prit quelques instants à essayer de comprendre où il voulait en venir ; elle était plutôt douée pour comprendre les autres en général, mais quelque chose la perturbait dans son discours. il essayait de lui remonter le moral ? pourquoi faire ? il allait très bien, son moral. elle aimait bien être première, mais elle n'irait pas pleurer parce qu'elle ne l'était pas -ni même dans le haut du panier, d'ailleurs. si elle essayait de l'être, c'était uniquement pour son petit plaisir personnel et pour imposer le respect.
(légers problèmes d'ego rappelons)
alors quoi, pourquoi ces propos ? il trouvait ça stupide, vraiment ?
grand bien lui en fasse...?
“Bref, il faut y croire un peu. J'ai jamais eu l'occasion de te demander, d'ailleurs. Tu veux faire quoi plus tard ?”
elle tiqua.
pour une raison inconnue, elle ressentit même une légère vague de panique -très vite dissipée. elle avait répondu des centaines de fois à cette question, et des centaines de fois elle était restée naturelle, calme, illisible. elle changeait d'avis tous les ans et ses amis en riaient souvent ; ce qu'elle était changeante oprah !
(dans ses mensonges)
elle espérait qu'il n'avait pas vu la crainte naître dans son regard et hésita ; si tel avait été le cas, il lui faudrait inventer un bobard, maintenant.
(quelque chose comme "j'en sais rien, ça me fait peur")
elle allait devoir jouer l'ambiguïté.
enfilant son plus joli costume de fille faussement assurée, elle haussa les épaules, le regard quelque peu fuyant. “La semaine dernière je voulais être prof.” C'était qu'un demi-mensonge ; ou même moins que ça. Elle l'avait bien dit la semaine précédente et en y réfléchissant bien, elle avait pas trouvé l'idée désagréable.
Mais ce serait fort peu compatible avec ses réels projets.
“Le mois dernier, je parlais d'être astronaute.” Elle trouvait ça marrant et tout le monde avait compris la vanne, mais elle la ressortait quand même. “à un moment je voulais travailler au service de la justice magique...”
justice
la bonne blague. ce mot lui était trop amer pour qu'elle le prononce sans légèrement froncer le nez. elle poussa un soupir, offrit un sourire à erik.
“en gros j'en sais trop rien. je vis plus au jour le jour ?” changeons de sujet. “et toi, comment t'as su ce que tu voulais faire ? j'pense pas que tu te sois levé un jour en te disant "les aurors c'est trop cool !!" haha. c'est pas trop ton genre.”

oprah espérait sincèrement ; elle avait noyé le poisson pas vrai ? (il avait mordu à l’hameçon)
comment pouvait-il se douter, après tout ?
(comment pouvaient-ils se douter ?)
son rire lui fit hausser un léger sourcil ; son apparente légèreté faisait vraisemblablement mouche. elle esquissa un sourire fièrement maladroit, toujours empêtrée dans son rôle de jeune femme un peu paumée. “Ça a l'air pas mal comme philosophie.” vivre au jour le jour. elle hocha la tête ; honnêtement, elle aimait ça
(ne pas s’avancer, se laisser aller
jusqu’à l’échéance)
un réel sourire vint poindre sur ses lèvres quand elle eut finit de lui renvoyer la pareille ; chacun son tour. et elle ne manqua pas son regard à cet instant ; fugace, mais vraisemblablement, il ne s’y attendait pas. bien. oprah adorait être imprévisible (bien qu’elle ne se pensait pas l’être, pour le coup). ou alors pensait-il qu’elle ne savait pas faire preuve de la politesse la plus élémentaire…
ce qui serait… triste…
(et peut-être pas tout à fait inexacte)
“Ah bon ? Et qu'est-ce que c'est, mon genre ?”
elle bugua.
c’était vraiment ça sa réponse ? hé, c’était de l’arnaque ! elle le fixa, fronça les sourcils d’une façon remarquable et laissa bien passer quelques secondes (histoire qu’il puisse se rétracter peut-être). “sérieusement ? t’essaies pas de changer de sujet, rassure moi ?” peut-être que c’est elle qui l’évitait, celui-là, de sujet. elle se détendit quelque peu, médita à la question, sincèrement. un petit sourire taquin apparut même sur ses lèvres. “répondre à une question par une autre question… c’est bas. et en général, un signe qu’on essaie de gagner du temps, construire un mensonge ou simplement éviter de répondre.” elle fronça le nez dans une mimique de fausse frustration (son regard brillait beaucoup trop pour que c’eût été crédible) “déjà, je te pensais plus honnête. mais sinon…” c’était quoi, son genre ? elle était plutôt douée pour lire les gens, les comprenait plutôt aisément en règle générale. c’était pratique, pour se construire une armure, de savoir appréhender les autres. elle savait bien qu’elle ne pourrait pas se fier à ses seules impressions et qu’autrui était plus complexe qu’une analyse de surface, mais elle avait un certain don pour ça malgré tout. (peut-être parce qu’elle était assez creuse pour entendre la vie chez les autres) “le genre droit. et pas excessivement fantaisiste et excentrique. sérieux… amical et solaire. le genre vrai ami… qui se donne trop pour les autres, peut-être. le genre type honnête. quelqu’un de bien.” bien, elle avait joué le jeu. elle l’observa de nouveau, puis un petit sourire satisfait vint naître sur ses lèvres. “et une vraie catastrophe en potions aussi. tu sais que c’est mieux pour être auror ?” simple taquinerie.
remarque rhétorique.
“ce qui me renvoie à ma première question… mais j’ai bien envie de savoir maintenant. allez à ton tour ! c’est quoi mon genre ?” une folle. “et pourquoi auror ?” qui veut tout savoir.
sans rien donner en retour.

Une folle
Une gamine
Une emmerdeuse.
Une excentrique ; une hyperactive casse-pied et obstinée. Elle s’attendait à toutes ces choses et, honnêtement, elle en aurait bien ri. Mais non (comme quoi, il était plus imprévisible qu’elle, peut-être).
Elle s’amusa de son étonnement, plus encore de sa remarque sur son record en potion pour un auror ; puis remarqua qu’il accepta sans broncher (cette fois) le retour de bâton. Bien ; il allait être honnête et ne pas éluder la question, cette fois !
(laquelle ?)
“Hm...” Oprah lutta pour ne pas lever un sourcil quand il vint planter son regard dans le sien. “Du genre mignonne, ” quoi “sociable. Les gens t'aiment bien, un peu comme une étoile. Tu as du charisme, ça c'est clair. Plus intensément. Mais il y a aussi quelque chose d'un peu différent, chez toi.” Ça respirait les compliments.
Autrement dit, c’était perturbant.
Oprah n’avait pas l’habitude, au fond, de telles paroles ; sans doute parce qu’elle les sentait sincères, qu’il voyait vraiment une fille du genre mignonne, « un peu comme une étoile » (icare n’aurait pas approuvé). Elle avait pas l’impression de donner cette image, ou pas volontairement du moins ; mais soit ? et puis, hm… quelque chose de différent, hein ?
Un léger sourcil se haussa, un léger sourire étira ses lèvres ; différent, vraiment ? (en bien ou en mal ?)
Elle avait l’impression de capter quelque chose dans son regard ; d’y perdre la notion du temps, déjà. C’est comme si elle essayait d’en extirper quelque chose (le comprendre), comme si elle aurait ses chances (se dévoiler).
Wow c’était bizarre.
“Tu es plus complexe que tu voudrais bien le faire croire, et ça me plait.”
Elle ne venait pas de rougir non de Merlin elle ne venait pas de rougir, tout bonnement parce que c’eût été ridicule et qu’elle n’était pas une collégienne. Le pire c’est que lui ne changea évidemment pas de couleur ; de quoi se sentir bien bête d’être incapable de garder la face. Elle fronça les sourcils dans une moue boudeuse (perdue, elle avait perdu !). sa quinte de toux (évidemment fausse) brisa une seconde la tension et elle sentit ses joues lui piquer (elle était boudeuse) ; elle allait trouver une explication
Après
Il y avait plus important (comme redevenir une chieuse, et pas une gamine de 13 ans).
“Il faut une raison pour être Auror ? C'est bien payé, on participe à un tas d'aventures incroyables, et on peut rapidement monter en grade au ministère. C'est un peu comme un job de rêve, non ?” un instant elle parvint à revenir pleinement à elle et fronça les sourcils. C’était… bizarre.
Ça sonnait faux, un peu ? elle se trompait peut-être
(ou elle se reconnaissait trop bien)
“Tout le monde a une raison pour tout. Même d’être paumé.” Tu sais, comme moi. “j’aurais honnêtement pas pensé à ces aspects-là. C’est vraiment ce qui t’attire, toi ? j’ai un doute tu m’excu-”
…-seras.
La porte s’ouvrit brusquement et honnêtement, elle était trop concentrée.
Elle sursauta violemment et se tourna vers le cadran de la porte ; ah, leur moment de répit était fini. On peut dire qu’il avait pas mal duré, quand même…
(ne pas faire la maligne ne pas faire la maligne)
“le gamin s’est perdu en cours de route ?”
…opsie.
“…il va bien ?”
(c’est ça, tente de te rattraper)